ÉTHIQUE Doctorat

L’accès au visage est d’emblée éthique…le visage est sens à lui seul … Il est ce qui ne peut devenir un contenu … Il est l’incontenable, il vous mène au- delà » Emmanuel Levinas (1982)

Soutenir une thèse dans le domaine de l’éthique du soins et surtout en pédagogie intéressait peu de monde à l’époque. Ce sujet était obscure et on n’en parlait peu et n’était pas enseigné. Par ailleurs il n’existait que très peu d’écrits en langue française sur ce sujet. Pourtant, en tant qu’infirmière des questions quotidiennes jaïssaient dans mon esprit, de ce que l’on appellera plus tard les droits des patients. Il faut bien le dire que jusqu’en 1995, le seul droit qu’il avait c’était d’accepter ce que l’on faisait si bien pour eux. J’écrivais dans ma thèse en 1998, bien avant que l’éthique intéresse réellement et questionne le monde des soignants comme c’est le cas aujourd’hui.

Le philosophe François Malherbe (1994)11 nous pose la question :

de savoir si nous pouvons continuer à nous adresser essentiellement « au corps que le patient a », ou si nous devons évoluer, et donc réfléchir aux moyens de cette évolution, pour tenter de nous adresser au « corps singulier et complexe que le patient est ? »

L’éthique est au centre de tout ce que nous sommes et ce que nous faisons. Elle sous-tend : •La relation interpersonnelle. Le souci de l’autre est un concept éthique fondamental dans les soins infirmiers. Il permet de s’engager dans une relation, d’avoir ce regard bienveillant, cette attention à l’autre indispensable pour établir une relation d’aide. Prendre soin d’une personne dans le respect d’une certaine éthique, c’est la rejoindre moralement, affirme J Fortin (1992)

 

P. Ricoeur(1990) définissait fort bien la différence entre l’éthique et la morale. Jusque là, la morale prédominait.

L’éthique englobe la morale mais ne s’y réduit pas. Elle se définit par une vie bonne et heureuse, elle s’appuie sur le dynamisme du “ désir d’être ” qui se réalise dans les trois dimensions suivantes : – soi-même : l’estime de soi – autrui : la sollicitude, – société humaine : l’institution juste.

 

Selon Rameix (1994)

L’éthique serait alors cette dialectique entre faire le bien et établir des règles. L’objet de la volonté éthique deviendrait la réconciliation du déontologue et du téléologue. Être éthique, ce serait accepter de vivre ce conflit comme si la destination de l’homme était d’en sortir pour un monde meilleur qui n’est pas à attendre mais à construire. Mais cette réconciliation philosophique n’ayant jamais lieu dans la vie, on peut conclure qu’être éthique, c’est osciller douloureusement et sans repos entre le bien et le devoir.

 

Thèse de Christiane SINI:

DU JUGEMENT A LA CONSTRUCTION

DE LA COMPÉTENCE ÉTHIQUE EN SOINS INFIRMIERS

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